Aujourd’hui, il me tient à cœur de par­ta­ger l’expérience du de­ve­nir mère sur le che­min de la gros­sesse jusqu’à la ren­contre avec son bébé, à la nais­sance. Plus par­ti­cu­liè­re­ment sur ces pe­tits pas qui font que l’on se sent de­ve­nir et que l’on de­vient mère, prête à em­bras­ser la ma­ter­ni­té lors de la ren­contre avec bébé pour l’éternité.

Por­ter la vie, le pri­vi­lège de de­ve­nir mère

Bien sûr, il y a sou­vent les barres sur le test de gros­sesse qui ouvrent le che­min du de­ve­nir mère entre joie, sur­prise, co­lère, tris­tesse, an­goisse etc, toutes les émo­tions sont pos­sibles et sont à ac­cueillir. De­ve­nir mère ne sera pas un long fleuve tran­quille et jusqu’à nos tripes, nous le sa­vons déjà. Les pre­miers signes de gros­sesse sont très sou­vent les seins très gon­flés, qui dé­mangent, bien sûr le re­tard de règles mais aus­si des signes moins cou­rants comme le pH du va­gin dras­ti­que­ment dif­fé­rent avec une grande sus­cep­ti­bi­li­té à des in­fec­tions à ré­pé­ti­tion comme ja­mais au­pa­ra­vant (c’était mon cas !). Qu’ils soient confor­tables ou non, ces pe­tits signes sont déjà ceux de la nou­velle mère.

Pour moi, ce qui pour­rait être vu comme des anec­dotes n’en est rien : en tant que mère, nous avons le grand pri­vi­lège de por­ter la vie de notre bébé pen­dant 9 mois. Notre corps ne ces­se­ra de se trans­for­mer tout au long des im­menses ®évo­lu­tions de notre bébé : de la cellule-​œuf avec un cœur bat­tant à l’embryon puis au fœ­tus. A chaque jour, son lots de signes de nos corps qui changent nous ra­me­nant sans cesse au mo­ment pré­sent : « oui là main­te­nant en tant que mère, je porte la vie qui se dé­ploie. » Sans fa­ta­li­té concer­nant ces maux (l’Ayurvéda a plein de pro­po­si­tions na­tu­relles pour les pe­tits tra­cas quo­ti­diens), il est bon aus­si de se rap­pe­ler que c’est là parce que la vie se dé­ploie juste là dans notre bas-ventre.

Être re­con­nue comme nou­velle mère, l’annonce de la grossesse

Ça y est, la nou­velle se ré­pand : la ma­ter­ni­té ar­ron­dit gra­cieu­se­ment ce ventre de femme, les proches sont in­for­més, on nous de­mande « ce sera une fille ou un gar­çon ? » même dans la rue, une fois la ré­ponse don­née, les mi­miques de ré­ac­tion pas­sées, la jeune mère se re­trouve à ca­res­ser son bébé « — et moi, je vais bien ? ». Déjà un aper­çu du re­gard de la so­cié­té sur la ma­ter­ni­té : la jeune mère est d’abord vue comme la por­teuse de bébé. J’ai en­vie donc de rap­pe­ler à cha­cun à quel point la jeune mère a avant tout be­soin d’être vue telle qu’elle est : une femme qui de­vient mère et qui ai­me­rait de l’attention pour elle-​même car c’est à tra­vers elle que son bébé grandit.

Il y a d’autres ré­flexions qui peuvent être dé­sta­bi­li­santes : « est-​ce que tu le sens ? ». Je me rap­pelle mon ma­laise face à une amie qui me ra­con­tait com­bien elle avait aimé sen­tir les pe­tites bulles quand elle était en­ceinte alors qu’à ce moment-​là, je ne sen­tais RIEN. Quelle pro­fonde tris­tesse : c’est quoi les bulles ? Pour­quoi je ne les sens pas ? J’aurais aimé sa­voir à ce moment-​là que c’était trop tôt pour moi : on ne sent pas son bébé avant le 2ème tri­mestre de gros­sesse et si le pla­cen­ta est an­té­rieur, ses mou­ve­ments ne pour­ront pas être per­çus avant 18 – 20 se­maines d’aménorrhée. Ces pe­tites bulles sont une des sen­sa­tions qu’une femme peut res­sen­tir mais ce n’est pas obli­ga­toire. De mon côté, j’ai sen­ti les boum-​boum des pieds en premier !

Et puis, il y a toutes ces normes, ces prises de poids, ces ana­lyses. En tant que nou­velle mère, nous sommes constam­ment mesuré.es sous toutes les cou­tures avec l’assignation à un ré­gime anti-​toxoplasmose quand on n’est pas immunisé.e qui donne la cou­leur du sui­vi mé­di­ca­li­sé : « tu ne fe­ras pas ça, tu ne man­ge­ras pas cela si­non tu risques la PATHOLOGIE ». Aïe et les proches qui sont dans le même pa­ra­digme peuvent en ra­jou­ter : il faut que tu manges ceci, cela, etc. Beau­coup de voix, de troubles et de confu­sions peuvent ar­ri­ver dans le cœur d’une jeune mère qui veut bien faire mais dont les conseils vont tous azi­muts et sans vrai­ment de sens et de co­hé­rence. Mer­ci l’Ayurveda de pou­voir mettre de l’ordre dans tout ça !

Don­ner nais­sance à son bébé, la ré­ponse de l’amour

La mère se pré­pare de plus en plus ac­ti­ve­ment à don­ner nais­sance à son bébé. Pour ma part, j’avais tes­té 3 pré­pa­ra­tions à la nais­sance : l’une dans une cli­nique, là il s’agissait sim­ple­ment d’une trans­mis­sion des pro­to­coles en vi­gueur. L’autre au­près de dou­las qué­be­coises (Les Ac­com­pa­gnantes) qui là in­for­maient des bé­né­fices et des risques de chaque in­ter­ven­tion mé­di­cale, elles of­fraient déjà une vi­sion plus large de l’accouchement avec une part belle à la nais­sance phy­sio­lo­gique. La troi­sième au­près d’une ex-​sage-​femme in­ves­tie dans les ac­cou­che­ments na­tu­rels comme d’antan (Ka­rine La­se­va). J’ai alors vrai­ment sen­ti que j’avais tout en moi pour en­fan­ter mon bébé (avec le sup­port de mon mari et de notre su­per sage-​femme) car j’étais as­sez in­for­mée, je me sen­tais prête pour me lais­ser tra­ver­ser par la nais­sance de mon bébé.

Ceci est l’opportunité de rap­pe­ler qu’il est mieux de choi­sir et éla­bo­rer son pro­jet de nais­sance d’abord en­semble pour choi­sir en­suite un pro­fes­sion­nel pour votre sui­vi sans vous sen­tir coincé.es dans une vi­sion de l’accouchement qui fi­na­le­ment ne vous re­joint pas. Aus­si, nous avions un pro­jet d’accouchement phy­sio­lo­gique ini­tia­le­ment en cli­nique et nous nous sommes ren­dus compte que là-​bas, la phy­sio­lo­gie (comme nous l’entendions) n’y se­rait pas res­pec­tée. Nous avons alors chan­gé de sui­vi pour une su­per sage-​femme avec la­quelle j’espérais et j’ai réus­si à ac­cou­cher à la mai­son. Une su­per sage-​femme c’est une sage-​femme dis­crète, qui vient dans l’intimité de notre foyer, qui baisse les lu­mières, sans se mon­trer ob­ser­va­trice ou in­tru­sive, sans po­ser de ques­tions mais agis­sant quand c’est né­ces­saire pour ai­der à la bonne pro­gres­sion du travail.

Aus­si baigné.es dans les hor­mones na­tu­relles de la nais­sance à la mai­son, nous bé­né­fi­cions d’un cock­tail d’hormones à la nais­sance qui ont fait qu’immédiatement mon bébé né, je suis tom­bée en amour de ce pe­tit être et je suis re­tom­bée en amour de mon mari. C’était puis­sam­ment in­tense, fort et j’ai sen­ti tel­le­ment d’amour comme ja­mais. Je peux dire que je suis de­ve­nue plei­ne­ment mère à la nais­sance de mon bébé quand mon cœur s’est mis à s’étirer à l’infini, un océan d’amour pour notre nou­velle fa­mille. J’ai conscience que bien des femmes ne vivent pas un ac­cou­che­ment à la mai­son et que l’amour par­fois n’accroche pas tout de suite. Je tiens à rap­pe­ler à quel point l’amour c’est aus­si une re­la­tion qui se tisse jour après jour et qui gran­dit jour après jour. En tant mère, nous sommes bien sou­vent celles qui font la plu­part des soins de nos en­fants, celles qui vont leur don­ner de l’amour des mille et une fa­çons qui ca­rac­té­risent bien toutes les cas­quettes des jeunes mères. Les co-​parents, même s’ils semblent mettre de plus en plus la main à la pâte savent bien tout de même que la 1ère fi­gure d’attachement de bébé c’est sa mère et c’est ok.

Voi­là, je reste dis­po­nible chères nou­velles fa­milles pour par­ler des mille et un su­jets ef­fleu­rés ici car le de­ve­nir mère est un vaste et pro­fond sujet.

Sur ce, à très très bientôt !

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