« — Dans mon ma­ga­sin bio, il y a des ti­sanes Vata, Pit­ta, Ka­pha !? », « — Ce sont des mas­sages !? ». Nous avons tous en­ten­du par­ler de l’Āyur­ve­da et tous une idée plus ou moins claire de ce que c’est. Ici, je ré­ponds à vos pre­mières ques­tions de base : d’où ça vient ? Qu’est-​ce que c’est ? A quoi ça sert ? Qu’est-​ce que ça ap­porte en plus à un sui­vi Dou­la ? Prêts ? On y va !

Les ori­gines de l’Āyurveda

Ve­nant du sans­krit, « āyur » si­gni­fie « lon­gé­vi­té, vie, san­té » et « veda » pour « connais­sance », ain­si l’Āyur­ve­da est lit­té­ra­le­ment « la connais­sance pour une longue vie en santé ».

On dit que le Créa­teur a trans­mis la Connais­sance à des Sages, ce qui a don­né les 4 textes les plus an­ciens : les Vé­das. Ils ont été écrits entre 2000 et 500 avant Jésus-​Christ et ils ont une longue tra­di­tion orale avant d’a­voir été mis sur pa­pier. Je m’ex­plique : les In­diens connais­saient les textes par cœur, et pou­vaient les ré­ci­ter à l’en­droit, à l’en­vers et l’é­crit n’a­vait vrai­ment pas bonne presse donc on es­time que le pas­sage à l’é­crit s’est fait au mi­ni­mum plu­sieurs siècles après la trans­mis­sion orale initiale.

Ce qui est pré­cieux, je trouve, c’est que l’Inde a une tra­di­tion conti­nue, et no­tam­ment la trans­mis­sion de la mé­de­cine in­dienne a conti­nué sans rup­ture de maître à élève en Āyur­vé­da jus­qu’à ce jour. De même les textes an­ciens sont res­tés dans leur cru, en gros pas l’é­cueil du té­lé­phone arabe pour les textes in­diens (!). Ceci nous per­met de res­ter au plus proche de la pra­tique ori­gi­nelle de cette médecine.

En­fin, l’Āyur­vé­da re­pose sur le plus an­cien Darśaṇa (= sys­tème de pen­sée) qu’on ap­pelle le Sāṁ­khya : c’est un dé­rou­lé des étapes de­puis le Créa­teur à la créa­ture, du plus sub­til au plus terre-​à-​terre. Lors de notre vie ter­restre, il s’a­git de re­mon­ter ces étapes : trou­ver un équi­libre phy­sio­lo­gique puis, au ni­veau psy­cho­lo­gique, nous dé­faire de nos croyances puis de notre égo, pour re­ve­nir au Créa­teur. Le but de l’Āyur­vé­da comme du Yoga est de gran­dir spirituellement.

Concrè­te­ment, on fait quoi en Āyurveda ?

Cette mé­de­cine tra­di­tion­nelle va donc prendre en compte la glo­ba­li­té de la per­sonne (son en­vi­ron­ne­ment, son hy­giène de vie, ses ha­bi­tudes, son ré­gime ali­men­taire, sa psy­cho­lo­gie) en plus de ses symp­tômes pour vrai­ment al­ler à la cause de ses dif­fi­cul­tés. On ne cherche pas tant à ré­duire les symp­tômes qu’à d’a­bord et avant tout iden­ti­fier la ou les causes afin de gué­rir la personne.

Il s’a­git de dé­ter­mi­ner quels sont les dés­équi­libres et quels en sont leur cause mais aus­si d’é­va­luer la consti­tu­tion de base de la per­sonne. Se­lon l’Āyur­vé­da, cha­cun de­vrait avoir une hy­giène de vie et une ali­men­ta­tion ajus­tées à sa consti­tu­tion de base pour res­ter en équi­libre. On parle à ce moment-​là des fa­meux Do­shas (Pit­ta, Ka­pha et Vata), qui sont les « éner­gies » qui gèrent notre fonc­tion­ne­ment phy­sio­lo­gique et des Maha Guṇas (Satt­va, Ra­jas et Ta­mas) pour les as­pects plus psy­cho­lo­giques. Je fe­rai un ar­ticle plus pré­cis sur ces points-là 🙂

Aus­si, la consul­ta­tion se fait en pré­sen­tiel pour éva­luer l’en­semble de la per­sonne no­tam­ment par l’ob­ser­va­tion de la langue, le tou­cher de la peau, la prise du pouls, l’ob­ser­va­tion des ongles/​des mains etc. A la fin de la consul­ta­tion, le trai­te­ment vi­se­ra d’a­bord à agir sur la cause et à ré­duire le dés­équi­libre voire à di­mi­nuer les symp­tômes pour ai­der la per­sonne le temps que la cause dis­pa­raisse. Le but est de vé­ri­ta­ble­ment gué­rir la per­sonne, bien en­ten­du si celle-​ci vient avec une pa­tho­lo­gie à un stade avan­cé, ce ne sera pas tou­jours pos­sible, ce­pen­dant peut-​être qu’il ne sera pas trop tard pour amé­lio­rer la qua­li­té de vie de la personne.

En­fin le trai­te­ment vi­se­ra à amé­lio­rer le ré­gime dié­té­tique, l’­hy­giène de vie et des plantes mé­di­ci­nales pour­ront être re­com­man­dées. Les bé­né­fices pour­ront al­ler bien au-​delà des dés­équi­libres sus-nommés.

Āyur­ve­da et Dou­la, ça fait rê­ver et dans le concret ?

Dans un pro­jet de pré-​conception, nous al­lons pou­voir agir au cœur de votre dif­fi­cul­té à conce­voir en cher­chant à iden­ti­fier la cause chez vous et votre par­te­naire. Se­lon votre état de san­té, une tran­si­tion vous sera peut-​être pro­po­sée avant d’en­tre­prendre un trai­te­ment qui aug­mente la fer­ti­li­té et vous per­met­tra de conce­voir le plus sai­ne­ment pos­sible pour que votre bébé soit en pleine santé !

Dans un pro­jet de gros­sesse, c’est l’op­por­tu­ni­té de vrai­ment dé­cou­vrir votre consti­tu­tion pour prendre soin de vous au mieux du mieux car c’est comme cela que vous ren­drez le plus ser­vice à votre en­fant : en étant en forme. C’est aus­si l’op­por­tu­ni­té de ré­duire na­tu­rel­le­ment les pe­tits tra­cas ren­con­trés en gros­sesse comme les nau­sées ma­ti­nales, les jambes sans re­pos entre autres choses. Et ce­rise sur le gâ­teau, c’est le mas­sage ayur­vé­dique de la femme en­ceinte qui vous per­met­tra de contrô­ler le Do­sha Vata qu’on veut apai­ser en gros­sesse, vous ai­der à vous po­ser et à prendre soin de votre santé.

Pour en­vi­sa­ger le post-​natal, c’est très utile d’a­voir des re­pères clairs sur ce que re­com­mande l’Āyur­vé­da pour prendre soin de votre jeune fa­mille, de bé­né­fi­cier de re­pas ajus­tés à votre consti­tu­tion en post-​natal im­mé­diat, de mas­sages pour fer­mer le vide créé par l’en­fan­te­ment, d’ap­prendre à mas­ser votre bébé pour sa ro­bus­tesse… Et ain­si com­men­cer votre vie de fa­mille en sé­ré­ni­té et en pleine santé !

Voi­là pour vous don­ner quelques pistes concrètes et ori­gi­nelles de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle in­dienne au ser­vice de vous chères nou­velles familles !

A très bientôt !

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