Le post-​natal a été long­temps ta­bou, aujourd’hui, la pa­role se li­bère sur la réa­li­té (par­fois crue) de cette pé­riode. Par contraste, nous en­ten­dons par­ler du fa­meux “mois d’or” ou des 40 pre­miers jours qui sont un temps de re­pos pour la nou­velle mère. Je vous pro­pose une adap­ta­tion de la tra­di­tion ayur­vé­dique fa­cile à in­té­grer à la vie oc­ci­den­tale pour bien récupérer !

De l’importance du soin du post-partum

Se­lon l’Āyurveda, la nais­sance est un choc pour les Do­shas, tous vont être dé­sta­bi­li­sés et par­ti­cu­liè­re­ment le Do­sha Vāta qui va se ni­cher dans l’immense vide lais­sé par l’enfant sor­ti du ventre de sa mère. L’idée est de cal­mer le Do­sha Vāta au maxi­mum pour res­ter en san­té. Dans les fa­milles in­diennes, plu­sieurs gé­né­ra­tions vivent en­semble, cha­cun met donc la main à la pâte. La mère est ai­dée par toute sa tri­bu pour la lo­gis­tique (re­pas, mé­nage), les soins de son bébé (le mas­ser, le la­ver, langes), ses soins (mas­sée, nour­rie) et n’a plus qu’à se concen­trer sur sa ré­cu­pé­ra­tion, al­lai­ter son bébé et co­coo­ner avec lui.

La réa­li­té est sou­vent bien dif­fé­rente en Oc­ci­dent où la mère peut se re­trou­ver vite seule, dés­illu­sion­née du sou­tien qu’elle ima­gi­nait re­ce­voir, an­gois­sée d’avoir la res­pon­sa­bi­li­té en­tière du nouveau-​né por­tée sur ses 2 épaules voire 4 si le co-​parent peut être pré­sent, ce der­nier peut s’épuiser en vou­lant tout por­ter… et bien sou­vent les nou­veaux pa­rents n’ont ja­mais pris soin d’un nour­ris­son dans leur vie, tout est à ap­prendre ! Ce n’est vrai­ment pas de tout re­pos ! Au-​delà de l’aspect prag­ma­tique, de­ve­nir pa­rent (même une fois de plus) est un grand cham­bou­le­ment psy­chique. Tous ces élé­ments sont déjà en soi très dé­sta­bi­li­sants pour le Do­sha Vāta.

Re­créer du sou­tien pour le post-partum

Mieux vaut donc bien se pré­pa­rer pour que les dé­buts de votre vie de fa­mille soient les plus se­reins pos­sibles ! Dans l’accompagnement en pré-​natal, nous ré­flé­chis­sons à la mise en œuvre de votre post-​natal idéal, et c’est possible !

A dé­faut d’avoir de la fa­mille chez vous, vous pou­vez bien sûr créer votre propre tri­bu : avoir une aide pour le mé­nage /​les les­sives, une garde pour les (autres) en­fants, une aide pour les re­pas… Il existe aus­si la pos­si­bi­li­té de créer un « meal train », c’est un sys­tème où vous or­ga­ni­sez la ges­tion des re­pas par des tiers (amis, fa­mille) pour votre mois d’or… ou bien, vous pou­vez cui­si­ner ré­gu­liè­re­ment da­van­tage en gros­sesse et rem­plir le congé­la­teur pe­tit à pe­tit. Le mot d’ordre est de vous fa­ci­li­ter la vie au maxi­mum pour le 1er mois afin de vous re­po­ser et de pro­fi­ter de votre bébé.

Bien évi­dem­ment, si le co-​parent peut avoir un long congé pa­ren­tal, c’est mieux. Pen­ser à ce que le co-​parent ne porte pas tout et qu’il ait lui aus­si le sou­tien né­ces­saire. Discutez-​en en­semble. Des fois, il y a des toutes pe­tites choses qui font une grande dif­fé­rence : par­ler à un ami, faire 5 mi­nutes de co­hé­rence car­diaque, se mas­ser… Pen­sez à pré­ser­ver un temps ré­gu­lier pour que cha­cun puisse conti­nuer à prendre soin de lui. Pen­sez aus­si à ré­ser­ver un temps ré­gu­lier pour votre couple, quand bébé dort par exemple, vous pou­vez juste vous câ­li­ner, par­ler, prendre soin de votre re­la­tion, la sexua­li­té re­pren­dra quand ce sera le mo­ment pour tous les deux.

Le mois d’or ayur­vé­dique pour la nou­velle famille

L’idée est donc de ré­duire au maxi­mum le dés­équi­libre du Do­sha Vāta. En Āyur­ve­da, tout trai­te­ment com­mence d’abord par ce que l’on ré­pète quo­ti­dien­ne­ment, à sa­voir l’alimentation et l’hygiène de vie. Ces 40 pre­miers jours, une ali­men­ta­tion anti-​Vāta est re­com­man­dée : évi­ter les fa­milles des choux, le cru, tout ce qui est sec et froid. Au­tre­ment dit, man­gez chaud, onc­tueux, doux et fa­cile à di­gé­rer ! Op­tez pour les soupes, les pu­rées, les ti­sanes, les cé­réales com­plètes très cuites presque en bouillie, les por­ridges, les com­potes. L’hygiène de vie anti-​Vāta est cru­ciale : il s’agit d’instaurer une ré­gu­la­ri­té dans vos jour­nées (même si vous res­tez au lit avec bébé !), man­gez aux mêmes heures, dor­mez aux mêmes heures (vous pou­vez bien sûr faire des siestes dans la jour­née pour récupérer).

Après la nais­sance, massez-​vous au mi­ni­mum le ventre et les seins (si vous al­lai­tez) quo­ti­dien­ne­ment. Il est re­com­man­dé de vous faire mas­ser quand les sai­gne­ments di­mi­nuent, le mas­sage en post-​partum est un mas­sage har­mo­ni­sant donc avant tout doux, re­po­sant, apai­sant et spé­ci­fique pour cal­mer le Do­sha Vāta, il est sui­vi par un en­ve­lop­pe­ment du ventre pour fa­vo­ri­ser la bonne re­mise en place des or­ganes et chas­ser le vide dans le­quel Vāta se loge.

Il est re­com­man­dé de boire une in­fu­sion avec un clou de gi­rofle de­dans car cela fa­vo­rise la pro­duc­tion de lait, c’est aus­si un très bon sti­mu­lant pour le sys­tème di­ges­tif (aus­si per­tur­bé par l’accouchement), c’est éga­le­ment anti-​bactéirien, anti-​viral et antiseptique !

Voi­là avec tous ces conseils, vous avez les bases pour un post-​partum réussi.

A votre bonne san­té… on se re­trouve bien­tôt pour d’autres pépites !

J’ai hâte !

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