Moi-​même en­ceinte, je sou­hai­tais être co­coon­née et j’ai re­cher­ché une Dou­la qui fasse éga­le­ment des mas­sages ayur­vé­diques. J’é­tais heu­reuse d’a­voir un temps d’é­changes puis un mas­sage tout au long de l’ar­ron­dis­se­ment de mon ventre. Mon bébé né, j’ai dé­cou­vert que les mas­sages ayur­vé­diques ne s’é­qui­valent pas tous et la for­ma­tion des thé­ra­peutes cor­po­rels est ex­ces­si­ve­ment va­riable. Je vous pose ici les points es­sen­tiels pour vous of­frir non pas un mo­ment de dé­tente mais un vrai mo­ment de soin ayurvédique.

L’in­té­rêt du mas­sage ayur­vé­dique de la femme enceinte

L’Āyur­ve­da at­tache beau­coup d’im­por­tance à la pré­pa­ra­tion des fu­turs pa­rents avant la concep­tion puis­qu’on veut que le sper­ma­to­zoïde et l’o­vule qui vont for­més le bébé soient de la meilleure qua­li­té pos­sible pour que le foe­tus soit en su­per san­té. C’est tout l’ob­jet d’une pré­pa­ra­tion en pré-​conception dans la­quelle je peux vous accompagner.

Une fois que bébé est là et gran­dit dans votre ventre, bien évi­dem­ment on sou­haite que la femme en­ceinte soit dans les meilleures condi­tions pos­sibles pour que bébé se dé­ve­loppe à mer­veille. On veut contrô­ler le Do­sha Vāta qui est le grand co­or­di­na­teur des hor­mones, il est le gé­rant des deux autres Do­shas (Pit­ta qui gère la trans­for­ma­tion des ali­ments pour nour­rir le fœ­tus et Ka­pha qui gère la crois­sance des tis­sus no­tam­ment). Les 3 Do­shas tra­vaillent ac­ti­ve­ment pen­dant la gros­sesse et bien sûr on sou­haite le plus pos­sible qu’ils soient équi­li­brés pour œu­vrer au mieux. Aus­si, le contrôle de Vāta est la base pour contrô­ler les 2 autres Do­shas. On sou­haite éga­le­ment pro­té­ger l’O­jas de la mère, c’est une ré­serve d’­éner­gie qui ré­sulte de son ali­men­ta­tion et de son mé­ta­bo­lisme. Le bébé se nour­rit aus­si de l’O­jas de sa mère avant d’a­voir sa propre ré­serve au cou­rant du 8ème mois de gros­sesse. On veut donc que la ré­serve de la mère soit rem­plie pour que le bébé ait suf­fi­sam­ment d’Ojas.

Se­lon l’Āyur­ve­da, il y a 2 pres­crip­tions pour prendre soin de Do­sha Vāta et d’O­jas : d’une part, la femme de­vrait être dans un en­vi­ron­ne­ment pro­tec­teur avec beau­coup de confort, de sou­tien et de sta­bi­li­té (on évite les dé­pla­ce­ments qui dés­équi­librent le Do­sha Vāta). D’autre part, on veut qu’elle ait des mas­sages quo­ti­diens à l’­huile. Le choix de l’­huile de­vra être ajus­té à sa consti­tu­tion. Pour que les mas­sages soient quo­ti­diens, la femme en­ceinte est in­vi­tée à se faire des auto-​massages chaque jour et à s’of­frir un mas­sage men­suel au­près d’un thé­ra­peute corporel.

Les in­di­ca­tions et les contre-​indications pour le réaliser

Le mas­sage ayur­vé­dique en gros­sesse est un mas­sage ex­trê­me­ment doux, lent et har­mo­ni­sant, ce qui li­mite ses contre-​indications à :

  • si le gy­né­co­logue ou le pro­fes­sion­nel mé­di­cal qui suit la femme le contre-indique
  • si la femme en­ceinte est ma­lade (ex : rhume, grippe, fièvre etc)
  • si la femme pré­sente une pa­tho­lo­gie grave (ex : ma­la­die auto-immune)

Dans tous les autres cas de fi­gure, ce mas­sage est re­com­man­dé. Il faut pré­ci­ser que la cu­lotte por­tée le mo­ment du­dit mas­sage ne doit pas craindre l’­huile, le reste du corps sera nu sous un linge pour res­ter en mode co­con. La pièce doit être chauf­fée et res­tez en­suite au chaud pour que l’­huile pé­nètre bien et ne pas créer l’ef­fet in­verse du mas­sage : du froid sur de l’­huile, ce se­rait mau­vais pour apai­ser le Do­sha Vāta. Donc, pour la fin du mas­sage, pré­voyez aus­si un bon­net, une écharpe, un gi­let, des grosses chaus­settes à por­tée de main et évi­tez ain­si le moindre coup de vent.

En de­hors du mas­sage reçu, il est re­com­man­dé une pra­tique d’auto-​massage, avec des mou­ve­ments cir­cu­laires. Ap­pli­quez au grand mi­ni­mum de l’­huile sur votre ventre et vos seins. Si vous ne connais­sez pas votre consti­tu­tion pour le choix de l’­huile, pre­nez de l’­huile de sé­same pour ces parties-​là. A par­tir du 6ème mois, il s’a­gi­ra d’é­tendre ces zones au haut des cuisses et à la vulve no­tam­ment au­tour de l’en­trée du va­gin pour que les tis­sus aient suf­fi­sam­ment le temps de s’­hy­dra­ter, d’être nour­ris afin de réus­sir l’ex­ploit acro­ba­tique de l’é­mer­gence de votre bébé sans ver­ge­tures ni dé­chi­rures, s’il vous plaît 😉 Après vous être mas­sée, il fau­dra prendre une douche voire un bain chaud pour ai­der l’­huile à bien pé­né­trer. C’est une rou­tine à mettre en place avant de prendre votre douche à chaque jour, glissez‑y à côté votre bou­teille d’­huile de sé­same bio­lo­gique 1ère pres­sion à froid et hop, ça de­vient une bonne habitude-santé !

Le dé­rou­le­ment d’un mas­sage ayur­vé­dique comme si vous y êtiez !
Avant le mas­sage, nous fai­sons une brève éva­lua­tion de votre état du mo­ment afin de dé­ter­mi­ner l’­huile ap­pro­priée pour vous. C’est l’op­por­tu­ni­té aus­si de dé­ga­ger l’es­pace en nom­mant ce qui est pré­sent pour vous afin de peu à peu vous rendre dis­po­nible à ce temps de soin. C’est aus­si l’op­por­tu­ni­té de no­ter ce qui vous se­rait utile pour vous don­ner des conseils ajus­tés à votre si­tua­tion pré­sente, avant ou après votre mas­sage (ex : pré­pa­ra­tion du pé­ri­née, contrô­ler le Do­sha Vāta, pe­tits tra­cas de la gros­sesse pour les­quels l’Āyur­ve­da peut vous pro­po­ser des so­lu­tions na­tu­relles etc).

Je vous dé­cris les points es­sen­tiels du mas­sage : nous com­men­çons par le dos, puis l’ar­rière du corps en­suite la tête et l’a­vant du corps avec les pieds/​les mains pour fi­nir avec le ventre. Nous met­trons une mu­sique toute re­laxante. Vous di­rez si vous avez des res­tric­tions pour ajus­ter les po­si­tions et amé­lio­rer au maxi­mum votre confort lors du mas­sage afin que ce soit un mo­ment qui vous fasse pro­fon­dé­ment du bien. Il existe, si le be­soin est pré­sent, la pos­si­bi­li­té de vous pro­po­ser un drai­nage des jambes, c’est très ap­pré­cié en fin de gros­sesse quand il y a de la ré­ten­tion d’eau par exemple. Il ne faut pas hé­si­ter tout le long à ex­pri­mer le moindre in­con­fort car le temps de se re­pla­cer, de po­si­tion­ner un cous­sin ou plu­sieurs est du temps ga­gné pour vous per­mettre de vrai­ment bé­né­fi­cier plei­ne­ment du mas­sage. Vous n’a­vez plus qu’à pro­fi­ter, res­pi­rer, savourer.

A l’is­sue, vous pour­rez par­ta­ger sur les ef­fets res­sen­tis du mas­sage et, au be­soin, des conseils pour­ront vous être don­nés pour pour­suivre dans le soin de vous-​même. Au sor­tir du mas­sage à l’­huile, il s’a­git de ne pas prendre froid pour bé­né­fi­cier au maxi­mum du mas­sage. Il sera im­por­tant aus­si de bien boire de l’eau à tem­pé­ra­ture am­biante (tou­jours pas de froid pour contrô­ler le Do­sha Vāta) car, même si le mas­sage est très très doux, il draine tout le corps, aus­si en bu­vant bien, vous pour­rez éli­mi­ner les toxines naturellement.

Voi­là, rien que d’en par­ler, je me sens déjà toute dé­ten­due, pas vous ?!

On se re­trouve bientôt !

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